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Fonds JACQUES THUILLIER (1928-2011)

Index de l'article

AFFICHE JACQUES THUILLIER001

 

Le grand historien d'art Jacques Thuillier, professeur au Collège de France et décédé en 2011, a choisi de donner l'intégralité de sa bibliothèque personnelle et professionnelle à la Ville de Nevers et à la médiathèque Jean Jaurès. En effet, ce grand chercheur, spécialiste de la peinture française du XVIIème siècle et du XIXème, à la curiosité artistique sans bornes, a vécu 66 ans entre Nevers et Paris. Peu soucieux de notoriété (il a refusé d'être candidat à l'Académie Française), Jacques Thuillier était peu connu des neversois. 

C'était un infatigable promoteur de l'histoire de l'art, membre actif et recherché de nombreuses commissions nationales mais aussi internationales où il représentait la France. Défenseur des musées régionaux et des projets ambitieux, du musée de Nancy au musée d'Orsay, il était également commissaire d'expositions et rédacteur rigoureux de catalogues fouillés qui font aujourd'hui autorité. Il était aussi le collaborateur et l'ami des académiciens Marc Fumaroli et Jean d'Ormesson qui lui ont d'ailleurs rendu un hommage émouvant au Collège de France le 16 février 2012, avec 14 autres intervenants venus de partout (même du Japon) qui tous ont souligné l'importance du travail de Jacques Thuillier dans l'évolution de l'histoire de l'art : il y a incontestablement un "avant" et un "après" Jacques Thuillier.

aquarelleoriginaleC'est pourquoi la médiathèque Jean Jaurès est fière d'accueillir dans ses collections patrimoniales les très riches documents légués par Jacques Thuillier ; ils révèlent toutes les facettes de cet historien d'exception : des documents préparatoires aux catalogues d'expositions, des centaines d'ouvrages d'histoire de l'art dont plusieurs sont très rares, une collection inédite de plaques photographiques, des fiches de recherche, des dessins et des gravures (plus de 6000). 

Le traitement de l'ensemble de ces documents représente un travail délicat, lourd et très long, on ne ne dispose pour le moment que de pré-inventaires pour une partie : tous ces efforts permettront à terme de mettre les collections à la disposition des neversois et des chercheurs français et étrangers au sein d'un "pôle art" ouvert à tous, à la médiathèque Jean Jaurès.

 

 


 

Introduction par M. Denis Lavalle, Conservateur Général du Patrimoine au Ministère de la Culture.

"Très tôt Jacques Thuillier a compris l'importance de la correspondance de Poussin. Dès la publication des actes du fameux colloque Poussin de 1958 qu'il avait été chargé d'organiser par André Chastel, il s'était beaucoup attaché à dégager l'idée d'un corpus pussinianum où lettres, documents d'archives et témoignages de l'époque viendraient servir les fondements d'une connaissance réelle de l'artiste. Car il avait d’emblée saisi la part complexe de « l'homme » Poussin et sa très exceptionnelle position entre la France et Rome. Cependant, la multiplicité des travaux au travers desquels il s'engagea vite et qui en firent autant un connaisseur de Poussin qu'un révélateur de Georges de La Tour , des frères Le Nain ou de la peinture romantique française, l'obligea à retarder une étude dont il mesurait la très vaste étendue. Maintes fois, il avait appeler à la redécouverte des documents d'archives et il n'ignorait pas que l'on manquait d'éléments sur la jeunesse du peintre, ses premières étapes florentines, lyonnaises ou vénitiennes, et même que les changements stylistiques survenus après 1643 demandaient l'appui de textes indiscutables.

Au seuil des années 1985, un certain nombre de publications, spécialement anglo-saxonnes, repartirent vers une présentation de l'oeuvre de Poussin au travers d'intuitions plus ou moins fondées. Il se décida alors à en revenir à cette nécessité d’approcher l'artiste par l'approfondissement décisif des documents. De là l'idée d'accepter d'écrire une biographie de Poussin chez Fayard : elle fut publiée en 1988. De là l'idée d'engager la publication de la correspondance : à Pâques 1986 il donnait son acception à l'éditeur Adam Biro en indiquant que l'édition devrait se situer au même niveau scientifique et philologique que la publication entreprise en 1911 par Charles Jouanny ( la lettre est conservée dans le fonds Thuillier de Nevers). C'est-à-dire qu'il s'agissait bien de proposer une lecture nouvelle, à partir des documents mêmes, de toutes les lettres répertoriées de Poussin mais aussi qu'il serait associé à cet ensemble fondamental toute une suite de textes – parfois découverts récemment- ouvrant à la connaissance la plus large de la vie de Poussin : testaments, inventaires, décisions royales ou papales. L'idée était bien d'en revenir à un très essentiel corpus pussinianum.

Des complications surgirent. Pour financer l'édition Adam Biro s'adressa à la Fondation La Poste qui montra certes un intérêt réel. Mais elle demanda à ce que toute la prose de Poussin puisse faire l'objet d'une « traduction en français moderne ». Ce qui compliquait beaucoup les choses . Jacques Thuillier commença toutefois à rédiger son introduction, posant de nouveau le problème d'un Poussin fortement lié à la France mais construisant tout autant une image romaine. Mais la publication du grand Nicolas Poussin chez Flammarion, en 1994, l'accapara beaucoup. Ces années 1990 furent également les années des grands catalogues d'exposition : Simon Vouet, Blanchard, Baugin, Bourdon. Jacques Thuillier dut reculer de nouveau sur la mise au point du projet. Pourtant, il savait à quel point les avancées sur Poussin en passeraient par la publication et le commentaire de tous les documents positifs. C'est bien ce qui constitua le fond de son cours au Collège de France en 1988-1989. Et encore en 2008-2009, dans l'Annuaire du Collège de France, il publia une longue note sur la correspondance de Nicolas Poussin où il livra toute sa certitude que l'oeuvre et la vie du peintre exigeait la reprise moderne des textes le concernant. On sait que l'épuisement provoqué par un labeur immense, la maladie, vinrent clore toutes ses espérances.  

POUSSIN Couverture 1994

Jacques Thuillier laissa un manuscrit de plus de 550 pages, dont 150 avec beaucoup d’annotations. Outre une introduction déjà très argumentée, en particulier sur les deux fonds majeurs reliés à la correspondance - le fonds Cassiano dal Pozzo et le fonds Fréart de Chantelou -, on y trouve une suite de chapitres chronologiques reprenant les lettres de Poussin au fur et à mesure du déroulement de sa carrière. Déjà, figurent des pièces annexes importantes comme les testaments successifs ou l’inventaire après décès du 19 novembre 1665 ( avec une version complète en français). Ce travail inachevé devait s’agrandir de multiples éléments, en particulier les dernières découvertes liées à la production de Poussin avant Rome. Tel qu’il est, il démontre tout ce que Jacques Thuillier espérait d’une publication qu’il ressentait comme fondamentale pour les interprétations nouvelles de l’oeuvre de Poussin. Nul doute que la publication de ce travail sur le site internet de la bibliothèque de Nevers sera très utile aux chercheurs, ne serait-ce que pour relancer cette si utile entreprise d’un nouveau corpus pussinianum. On voudra bien croire, tout autant, que la livraison de ces pages de recherche permettent d’insister sur la haute conception de l’histoire de l’art chez Jacques Thuillier. Une conception certes attachée à saisir au plus profond d’un artiste l’idée noble de créer, mais une conception bâtie non point sur les discours incertains et les intuitions rapides, mais fondée à partir de la seule grande vérité de documents authentiques."   

Correspondance du peintre Nicolas Poussin (1594-1665) établie par Jacques Thuillier.

CHAPITRE I : 1594-1623, Jeunesse, Formation, Débuts de la Carrière

CHAPITRE II : 1624-1637, la première carrière italienne

CHAPITRE III : 1638-1639, les négociations concernant le retour à Paris

CHAPITRE IV : 1641-1642, l'épisode parisien
CHAPITRE V : 1643-1648, le retour à Rome

CHAPITRE VI : 1649-1656, l'âge mûr

CHAPITRE VII : 1657-1665, Les Dernières Années

 

 


 

 

 

Après le décès du grand historien d’art Jacques Thuillier en octobre 2011, la médiathèque Jean Jaurès de Nevers a bénéficié du don exceptionnel de sa bibliothèque de chercheur, de sa photothèque, de ses collections  d’estampes, d’ouvrages rares et précieux  mais aussi de ses documents personnels.

 Jacques Stella  La Mouste WEB

Afin de valoriser ce don, la médiathèque monte une exposition sur Jacques Thuillier du 04 avril au 31 mai 2014. Elle organise également un colloque qui se déroulera les 4 et 5 avril 2014 à Nevers.

 

 

Quatre lieux d’exposition à Nevers du 04 avril au 31 mai 2014, sauf pour le Palais Ducal, du 04 avril au 11 mai 2014.

Présentation de l'exposition à télécharger

Pour monter cette exposition et ce colloque, la médiathèque Jean Jaurès a sollicité le commissariat de M. Denis Lavalle, conservateur général du patrimoine et disciple de Jacques Thuillier. Après des études d’histoire de l’art à l’Université Paris IV, il a été pensionnaire à l’Académie de France à Rome. Il est chargé de mission à la Direction de l’Architecture et du Patrimoine pour les palais nationaux et le suivi des grands mécénats. Spécialiste de la peinture des XVIe et XVIIe siècles ainsi que des grands décors, il est également un excellent connaisseur de l’art moderne et contemporain et des politiques de présentation des œuvres dans les musées et les expositions.

La scénographie de l’exposition est réalisée en partenariat avec l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB), située à Nevers.

 

Un reportage, réalisé par les étudiants de DSAAD (Diplôme Supérieur d'Arts Appliqués mention Design) dans le cadre du module "Motion design et technologie de l'image animée", présente la genèse de l'exposition et quelques uns de ses principaux acteurs.

Vidéo réalisée par les étudiants de l'ESAAB

L’exposition se déploiera dans quatre lieux à Nevers :

Le Palais Ducal, résidence des comtes de Nevers, des XVème et XVIème siècle. Situé au cœur de la ville, il accueillera le point central de l’exposition et notamment un rouleau chinois du XVIIème siècle, du 04 avril au 11 mai 2014.

Le musée de la faïence Frédéric Blandin présentera dans sa grande salle d’exposition temporaire rénovée un panel de tableaux et de sculptures des artistes collectionnés et appréciés par Jacques Thuillier (Etienne Hajdu, René Ménard, Eugène-Robert Pougheon, etc.).

 

L’église Saint-Pierre de Nevers exposera le tableau redécouvert par Jacques Thuillier : Saint Michel dédiant ses armes à la Vierge, Le Nain, frères, Antoine (v. 1588 ?-1648), Louis (v. 1593 ?-1648) et Mathieu (v. 1607-1677).

 

 

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 La médiathèque Jean Jaurès, ancien couvent des Ursulines du XVIIème siècle pourvu d’une large verrière contemporaine en cascade depuis 1983, exposera les ouvrages rares, des ensembles de gravures et de dessins mais aussi des autographes d’artistes et de personnalités de l’art.

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Programme des Journées d’Hommage à  Jacques Thuillier.

 

ENTREE LIBRE

Vendredi 4 avril 2014

PALAIS DUCAL

9h :

Introduction

M. le Maire de Nevers

9h30 :

Jacques Thuillier et l’attachement à Nevers 

M. Jean-Louis BALLERET, Vice-Président du Conseil général de la Nièvre en charge de la Culture et de l’Education Populaire, Président de la Camosine.

10h00 :

La donation Jacques Thuillier à la ville de Nevers

Mme Claire GARAND, conservateur et directrice de la médiathèque Jean Jaurès de Nevers.

10h30 :

Jacques Thuillier, Le collectionneur 

M. Pierre ROSENBERG, de l’Académie française.

11h :

Le professeur attentionné

M. Nicolas SAINTE-FARE GARNOT, directeur du musée Jacquemart-André.

11h30 :

Le visionnaire informatique

Mme Marie-Françoise CLERGEAU, sous-directeur honoraire de laboratoire au Collège de France.

12h30 Pause déjeuner

14h30 :

Jacques Thuillier et le XIXe siècle

Mme Antoinette LE NORMAND-ROMAIN, directrice de l’Institut National d’Histoire de l’Art.

15h :

Jacques Thuillier et Roberto Longhi

Mme Paola BASSANI PACHT, présidente de l'association des historiens d'art de l'art italien et présidente de la Fondation Giorgio Bassani.

15h30 :

L’historien scrupuleux : l’importance du document pour Jacques Thuillier

M. Alain MEROT, professeur à l'université Paris-IV Sorbonne, titulaire de la chaire de l'Histoire de l'art moderne.

16h :

Jacques Thuillier et Simon Vouet 

M. Arnauld BREJON DE LAVERGNEE, conservateur général honoraire du patrimoine, ancien directeur des collections du mobilier national.

Samedi 5 avril

PALAIS DUCAL

9h30 :

Jacques Thuillier et Dijon

M. Serge LEMOINE, président-directeur honoraire du musée d’Orsay.

10h :

L’attachement aux principes de la création artistique et la contestation des dogmes

M. Denis LAVALLE, conservateur général du patrimoine,  chargé de mission à la SDMHEP.

10h30

Jacques Thuillier, l’écrivain de l’art

M. Benoît FUCHS, historien de l’art.

11h :

Conclusion

M. Marc FUMAROLI, de l’Académie française.

13h :

Eglise Saint-Pierre

Inauguration du passage Jacques Thuillier.

Programme à télécharger

Renseignements :

Médiathèque Jean Jaurès de Nevers

tél. : 03 86 68 48 50

courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 


 

 

 

Lundi 7 avril

Au Palais Ducal

ENTREE LIBRE

18h30 :


Restauration d’une peinture chinoise du XVIIe siècle.

Mme Camille SCHMITT, restauratrice et titulaire d’un Doctorat d'histoire de l'art, Université Paris IV- Sorbonne, section " Art d'Extrême-Orient ".

 retrait du papier de protection premiere couche

 

Parmi ces collections se trouve une peinture chinoise du XVIIème siècle exécutée par le peintre Xiao Yun Cong sous les Qing. Cette œuvre originale et rare sur le territoire français s’inscrit dans le cadre de l’opération de mécénat initiée par la CCI de la Nièvre et qui permet à des entreprises de participer à la restauration d’ouvrages rares.

Ce rouleau de 3,35 m x 1,28 m est d’ unetaille inhabituelle. Son mauvais état de conservation rend la restauration nécessaire. Une fois restaurée, cette œuvre sera ensuite présentée lors de l’exposition qui sera consacrée à Jacques Thuillier par la médiathèque Jean Jaurès en 2014. Elle pourra être prêtée à des musées nationaux et étrangers pour des expositions temporaires.

 

La restauration de la peinture chinoise sera effectuée par Camille Schmitt, une spécialiste formée en Chine aux techniques chinoises. Accréditée auprès du Ministère de la Culture, elle travaille régulièrement pour le Musée Guimet des arts asiatiques et pour le musée Cernuschi mais aussi pour des particuliers.
 
 
Camille Schmitt, auteur également d’une thèse sur la restauration des œuvres chinoises, donnera une conférence sur le processus de restauration de cette peinture pendant l’ exposition Jacques Thuillier.
Renseignements :
tél. : 03 86 68 48 50
email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La collection  "Les écrits de Jacques Thuillier"
 
La collection "Les écrits de Jacques Thuillier" se propose de rendre accessible l'essentiel de l'oeuvre de ce grand historien de l'art et réunit des textes célèbres, inédits, dispersés ou devenus introuvables, sous la direction de Serge Lemoine.
 
Elle remet ainsi en lumière non seulement la contribution majeure de Jacques Thuillier à la connaissance de la peinture au XVIIe siècle, mais encore son engagement en faveur de l'enseignement et de la recherche en histoire de l'art, son action pour la sauvegarde du patrimoine ou encore ses analyses sur l'art au XIXe siècle et le regard sensible qu'il a porté sur certains artistes contemporains.
 
La collection débute par un volume comprenant des textes et des articles résumant sa théorie générale de l'histoire de l'art et reflétant l'extra ordinaire diversité de ses sujets d'étude, ainsi qu'avec la réédition de sa Peinture française au XVIIe siècle (parue pour la première fois chez Albert Skira en 1963) augmentée de plusieurs études sur le même sujet.

Une dizaine de volumes compléteront ce panorama, avec notamment les travaux de Jacques Thuillier sur Poussin, La Tour, les frères Le Nain, la littérature d'art au XVIIe siècle…, mais aussi ses études sur les XIXe et XXe siècles.

 

Le numéro 155 des Annales des Pays Nivernais, publié par La Camosine, est consacré à l'exposition "Jacques Thuillier (1928-2011), un historien d'art à Nevers".

Sommaire :

Préface
Jacques Thuillier vu par André Chastel
Chronologie
par Denis Lavalle
Jacques Thuillier et le Nivernais
par Jean-Louis Balleret
Un tableau des frères Le Nain pour Nevers :
Jacques Thuillier et la découverte du saint Michel dédiant ses armes à la Vierge
par Denis Lavalle
Donation à la médiathèque Jean Jaurès
par Claire Garand, avec la collaboration de Jean-François Lefebure et Jean-Louis Montarnal
Jacques Thuillier et l’Extrême-Orient
par Claire Garand et Camille Schmitt
Jacques Thuillier, un regard complet sur la création et les créateurs
par Denis Lavalle

 

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Coordonnées :
La Camosine
Résidence La Pagerie
rue Colonel Jeanpierre
58000 Nevers
tél. : 03 86 36 13 23
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

 

 


 

 

Nous croyons devoir donner quelques indications sur la biographie de Jacques Thuillier, mais aussi signaler quelques-unes de ses publications ; sa bibliographie compte plus de 450 références, le choix a été très subjectif mais on voit bien la diversité des centres d'intérêt de Jacques Thuillier sur plus de cinquante ans.

Chronologie détaillée établie par M. Guy Thuillier.


 

Jacques Thuiller était un collectionneur d'autographes dès les années 1955. Il ne resistait pas devant une lettre de Paul Valéry, de Jules Renard ou un mot de l'abbé Bremond. Il aimait également acheter des lettres d'artistes ou d'autographes nivernais, sa plus belle "trouvaille" fut une des dernières lettres de Nicolas Poussin de 1663, aujourd'hui conservée à la Médiathèque de Nevers.

Quelques belles pièces ont été données à la Bibliothèque nationale.

 

 


 

Jacques Thuillier avait collectionné les lettres d'artistes, certaines sont très intéressantes : on a ainsi un grand rapport sur Théodore Géricault, une curieuse lettre de Jean-Baptiste Regnault à Tanger, une autre de Célestin Nanteuil sur « la comédie de la vie », et le peintre Edouard Manet qui annonce son mariage, deux lettres rares de Simon Vouet et de Salvatore Rosa. Nous avons aussi des autographes de Paul Baudry, un mot de l'artiste Rosa Bonheur s'adressant au Baron de Bar au sujet d'un séjour dans le Nivernais. D'autres documents de l'écrivain Romain Rolland, du peintre Charles Le Brun, du policitien Fernand Engerand ou de l'historien Henri Focillon.

Inventaire des Lettres d'artistes (XVIe-XXème siècle)


Jacques Thuillier avait acheté, vers 1985, 320 lettres adressées au marquis de Chennevières-Pointel (1820-1899), un grand collectionneur, un excellent historien des artistes provinciaux méconnus du XVIIe siècle (il a publié de 1847 à 1862 ses Recherches sur la vie et les ouvrages des peintres provinciaux de l'ancienne France.) Protégé par le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-arts, il fut inspecteur des musées de province (titre honorifique) et s'occupait de l'organisation des expositions des Beaux-arts à Paris. Il devint en 1873 Directeur des Beaux-arts, et rédigea des Souvenirs d'un directeur des Beaux-arts (réédité en 1979). Ceci explique l'importance de sa correspondance.

 


 

 Une collection d'autographes de personnalités nivernaises qui a été constituée par Jacques et Guy Thuillier.


 

Le Musée des Beaux-Arts de Nancy s’enorgueillit de posséder l’un des plus beaux cabinets d’arts graphiques de France.

On y distingue d’importants ensembles d’artistes lorrains dont notamment près de 1500 dessins du célèbre illustrateur Jean-Ignace-Isidore Gérard dit Grandville (1803-1847) et plus de 700 estampes originales de Jacques Callot (1592-1635), provenant de la collection du grand spécialiste de l’artiste, Jules Lieure.

 

Mais c’est surtout grâce à la donation effectuée, il y a quelques années, par Jacques Thuillier et son frère Guy, que les collections d’arts graphiques du musée se sont considérablement enrichies.

 

THUILLIER JACQUES SALONDESSIN2014002 

Pour en savoir plus


 

Au mois de septembre 2013, une partie des espaces d'exposition au musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille a été baptisée des noms de Guy et Jacques Thuillier, les deux donateurs principaux de l'établissement, en présence de la Ministre de la Culture, Mme Aurélie Filippetti, du Président du Conseil général de la Moselle, M. Patrick Weiten, et du Vice-Président et Conseiller général du canton, M. Philippe Leroy.

CANTON VIC 083 c CG57

Musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille


JDC DU 3 AVRIL 2014 2 


Jacques Thuillier a consacré sa vie au service de l'histoire de l'art : mais il était plus philosophe qu'historien, et c'était en bon lorrain, un esprit rebelle, qui aimait juger par lui-même et se méfiait de tous les discours et dénoncait les manipulations d'esprit.

Mais il n'est pas facile de saisir toutes les facettes de sa pensée, il était souvent en avance de 20 ou 30 ans sur ses pairs, par exemple pour l'application de l'informatique aux recherches en histoire de l'art ou la protection du patrimoine religieux.

Nous voudrions, dans un premier temps, donner cinq textes fondateurs à nos yeux, où il définit sa ligne de conduite.


Ses Titres et Travaux pour la création d'une chaire d'histoire de la création artistique (novembre 1976) : un exercice où Jacques Thuillier annonce clairement sa doctrine.

Titres et Travaux  Jacques Thuillier001

 

Titres et Travaux de Jacques Thuillier

 


Sa Leçon inaugurale est prononcée le 13 janvier 1978 où il affirme hautement sa vision de l'histoire de l'art contre tous les commentaires, les gloses et les interprétations arbitraires; il définit clairement un programme d'action qu'il appliqua méthodiquement jusqu'en 1998 (les résumés de ses cours dans l'Annuaire du Collège de France de 1978 à 1998 le montrent nettement).

Cette publication de 35 pages, fut tirée à 600 exemplaires numérotés et 500 exemplaires hors commerce.

 Collège de France, Leçon Inaugurale Vendredi 13 janvier 1978


Jacques Thuillier considérait que les collectionneurs avaient un rôle clé dans la constitution et l'agrandissement des musées : il avait provoqué diverses donations de collectionneurs, Baderou à Rouen, Granville à Dijon, Boudot-Lamotte à Beauvais, et il rédigea en 1976 un très suggestif Eloge du collectionneur en tête du catalogue de la donation Granville.

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Le professeur Jacques Thuillier a fait don d'une partie de ses archives à la Bibliothèque de l’INHA en 2005. Ces notes de travail, ces dossiers, ces correspondances, ces photographies (135 boîtes d’archives au total) constituent un témoignage irremplaçable sur son activité au service de l’histoire de l’art. Ils révèlent chacune des facettes d’une personne qui n’est pas seulement professeur, membre du Collège de France et chercheur, mais aussi journaliste chroniqueur, commissaire d’exposition, collectionneur et éditeur, préoccupé par la conservation des œuvres, l’urbanisme et la politique culturelle. Il a joué un rôle de premier plan dans la plupart des chantiers concernant l’histoire de l’art dans les années 1960 à 1980, depuis la création du musée d’Orsay jusqu’au renouvellement du Comité international d’Histoire de l’Art. Il a été étroitement associé à la réflexion qui conduisit à la création de l’INHA et a collaboré à la mise en place des bases de données informatisées CAT’ART, ICONCLASS, NARCISSE et RAMA.

Pour en savoir plus